Chantier à Beni-Ourtilène (Kabylie) en août 2006 (Alexandra)
Je suis partie presque 4 semaines en Algérie pendant l'été 2006 après la préparation au départ assurée par le SCI.
J'ai d'abord passé quelques jours pour faire du tourisme à Alger, cette ville magnifique et complètement magique, dont voici l'un des emblèmes : la grande poste.
Ensuite, je suis partie pour Beni Ourtilène, en Petite Kabylie, pour un chantier de 3 semaines. Voici le village de Beni Ourtilène, en pleine montagne, à l'air pur !
Les deux premiers jours ont été un peu difficiles pour moi à cause de la barrière de la langue (j'étais la seule étrangère, tous les autres volontaires venaient de différentes régions d'Algérie). La plupart des Algériens parlent français mais ce n'est pas le cas de tous. Ce n'était pas très gênant en soi (après tout, je ne parle pas arabe ni kabyle, je n’allais pas exiger que les Algériens parlent français) mais c’était un peu compliqué et frustrant au début. Il a fallu que j’apprenne à accepter de ne rien comprendre parfois, que je demande souvent une traduction et que je trouve le moyen de communiquer autrement. C'était un peu fatigant parfois mais finalement, c'était très enrichissant et positif. J'ai dû trouver d’autres moyens que la parole pour me faire comprendre : ça a provoqué pas mal de fous rires collectifs et m’a permis de progresser en arabe et en kabyle (au moins en compréhension).
Voici notre groupe (9 garçons et 5 filles) pendant l'un de nos dîners dans l'école primaire où nous étions hébergés.
Concrètement,
le chantier n’a pas beaucoup avancé (nous étions censés déblayer des ruines) mais les échanges
entre volontaires et avec la population du village ont été
très riches.
Quelques sorties ont eu lieu soit à la journée, soit l’après-midi.
Nous avons alors cotisé pour louer un minibus. C'était un peu l'aventure à chaque démarrage : on devait tous sortir du minibus pour le pousser et espérer qu'il démarre (toujours dans un nuage de fumée noire à faire dresser les cheveux sur la tête de Nicolas Hulot !). Pour avoir une idée de l'ambiance, prenez dix personnes qui tapent dans les mains, font des percussions avec les pieds et chantent tout le répertoire d'Idir et les tubes kabyles de l'été 2006 à tue-tête !
Par exemple, nous avons visité la ville de Sétif (fontaine d'Aïn Fouarra), nous sommes allés sur la côte à Cap Carbon, près de Bejaïa (Bougie), et avons aussi découvert les splendides ruines romaines de Djemila.
Nous avons également eu la chance d’être invités à un mariage et à des fiançailles. En tant qu'étrangère, j’ai passé une journée chez le responsable local de l'association d'accueil du chantier pour, entre autres, apprendre à cuisiner quelques plats avec sa femme. JPrès de notre école-maison se trouvait la « maison de jeunes » où on pouvait jouer au ping-pong, au foot, et surtout à la pétanque avec les jeunes du village.
La vie de chantier, ça suppose aussi de faire la cuisine par équipe ! Me voici donc en train d'apprendre à préparer la chorba, la tchektouka et autres spécialités algériennes.
J’ai eu l’impression au début que les
volontaires n'étaient pas très
curieux par rapport au fait que je sois étrangère mais
c’était finalement bien agréable pour moi d’être
traitée exactement comme les autres. Certains volontaires
m’ont quand même dit qu’ils étaient très
contents que je sois là car ça égayait le groupe
et ça leur faisait beaucoup de bien de voir des étrangers
alors que leur pays est très fermé. La plupart du
temps, les Algériens ne comprenaient d’ailleurs pas pourquoi
j’avais eu envie de venir dans leur pays parce qu’ils savent
qu’en Europe, on parle surtout de l'insécurité, de
l’islamisme etc. Lorsqu’ils constataient que je n’avais aucune origine algérienne, ils se montraient
d’abord surpris, puis très touchés
que je sois venue. Ils s'inquiétaient de savoir si tout se
passait bien pour moi, si je pensais revenir un jour et me
souhaitaient tous chaleureusement la bienvenue.
Les
rencontres et les expériences que m’ont permises ce chantier
ont été formidables et je n'avais qu'une envie à mon retour : repartir en Algérie ! C'est d'ailleurs ce que j'ai fait en janvier 2007 pour une petite semaine à Alger et je compte bien repartir en 2008 revoir les amis !